dimanche 12 octobre 2025
dimanche 14 septembre 2025
HELLOWEEN - Giants And Monsters
À la première écoute, donc, une deuxième déception : rien n'est aussi exaltant que les quatre titres cités plus haut, mais tout est quand même très bon, peut-être même meilleur que le reste de Helloween. Andi Deris, habitué à la surproduction et à la répétition, s'avère ici plutôt intéressant ("Giants On The Run", co-écrit avec Kai Hansen, le single évident "A Little Is A Little Too Much", en vrai duo Kiske/Deris), même si on n'échappe pas cette fois-ci à sa ballade ennuyeuse ("Into The Sun"), mais Michael Weikath livre le minimum syndical (deux titres (très bons, d'accord) d'à peine 4 minutes !) ; Markus Grosskopf n'a pas l'honneur de la tracklist officielle (le très bon "Indestructible" sur Helloween) mais la consolation (méritée) du bonus-track ("Out Of Control") ; Kai Hansen place clairement du (très bon) Gamma Ray ("We Can Be Gods", au refrain carrément Helloween, quand même, et donc "Majestic", c'est la deuxième explication la bonne, pour moi), mais surtout, excellente surprise, Sasha Gerstner, toujours un peu modeste et en retrait (au point qu'il avait peur de se faire virer quand Kai Hansen est revenu), signe deux des meilleurs morceaux du disque (notamment le formidable et épique "Universe (Gravity For Hearts)") et s'avère inspiré et talentueux, et, en plus, beau gosse, stylé de la coiffure à la guitare : la Citrouille ultime?
mardi 26 août 2025
lundi 18 août 2025
GAMMA RAY DISCOGRAPHY (11) - Empire Of The Undead (2014)
En résulte un album un peu étrange, depuis sa pochette plutôt ratée, dans son concept et sa réalisation, jusqu'à sa production un peu pâlichonne, signée du seul Kai Hansen cette fois, et des compositions qui accusent le coup d'une inspiration un peu éclatée.
On y retrouve donc tout ce qui a fait le charme et la gloire de Gamma Ray, mais en plus transparent, comme un peu dénaturé ou affaibli, à l'image de son Fangface aux rayons X.
Ce sera l'album-testament du groupe, mais pour toujours undead dans son empire.
GAMMA RAY DISCOGRAPHY (10) - To The Metal ! (2010)
Land Of The Free II (2007) était à la fois un retour aux sources (Land Of The Free est le premier album avec Kai Hansen au micro) et la fin d'un cycle pour Gamma Ray, entre fougueux rêve de liberté et peur de la technologie aliénante.
Pour ce To The Metal!, le groupe revient aux fondamentaux, thématiquement — l'amour de la vie ("Time To Live", "Shine Forever") et de la musique ("To The Metal!") — et musicalement, avec des morceaux plus courts et plus directs ("Rise", "Deadlands"). Quelques belles surprises, quand même : le presque disco "Empathy", l'orgue furibard de "Chasing Shadows", le retour du héros Michael Kiske (le speed "All You Need To Know", à l'étonnant refrain pop) et des titres très personnels sur le deuil (Kai pour sa mère sur "Mother Angel", Dirk pour son père sur "No Need To Cry", dont il chante le pont), donnant au disque des allures de post-scriptum.
Un album bien fichu, un bon moment d'écoute, mais rien de vraiment exaltant.
Et si Land Of The Free II avait été en réalité un chant du cygne ?
GAMMA RAY DISCOGRAPHY (9) - Land Of The Free II (2007)
Mais heureusement, Kai Hansen a toujours l'intégrité et l'inspiration chevillées au corps : ce Land Of The Free II est non seulement une magistrale réussite, mais il est aussi très révélateur de l'état d'esprit de son créateur. Là où le premier opus chantait courageusement la quête d'une liberté de vivre et de penser et criait l'amour d'une planète Terre maltraitée, ce second volet est beaucoup plus pessimiste, comme si Kai Hansen avait eu besoin, à l'approche de la cinquantaine, de confronter l'idéalisme de ses jeunes années au triste constat d'un monde plus abîmé et déchiré que jamais.
Land Of The Free II s'ouvre sur le réveil de la conscience du héros de l'album originel ("Into The Storm") avant d'enchaîner sur une véritable déflagration de metal, d'une vélocité et d'une puissance rares (la triplette "From The Ashes"/"Rising Again"/To Mother Earth"), qui traduit parfaitement la fureur de son personnage (et de son auteur!). Peu de morceaux happy metal ("Real World") pourtant typiques du groupe (il n'y en avait pas non plus sur le premier, preuve de la cohérence des deux albums entre eux), pas de power-ballad non plus ("Farewell" était de toute façon assez désespérée dans son genre), plutôt des morceaux urgents et brutaux, parfaitement produits (la batterie tabasse et les guitares lacèrent comme jamais), jusqu'à la longue pièce "Insurrection", qui clôt le disque là où s'ouvrait Land Of The Free: sur la révolte, mais cette fois sans véritable espoir de victoire.
samedi 16 août 2025
GAMMA RAY DISCOGRAPHY (8) - Majestic (2005)
À l'exception d'un classique immédiat ("Fight") et d'un ou deux autres morceaux assez remarquables ("Condemned To Hell", "How Long"), il semble impossible de garder en tête les autres, au point que même après plusieurs écoutes, on ne peut en fredonner ni les refrains ni les riffs. Alors, quoi ?
Pourtant, tout a l'air d'être à sa place : la pochette est très réussie (Fangface fait son habituel sourire de dément, le Yin/Yang sur le front, dans un décor de planisphère taillé dans le roc) et les titres des chansons ("Strange World", "Spiritual Dictator", "How Long") sont fidèles aux thématiques du groupe (liberté, science-fiction, inquiétude technologique, (dés)espoir en l'humanité). L'inspiration ferait-elle, pour la première fois, défaut à Kai Hansen et à ses acolytes ?
Certes, quatre ans se sont écoulé depuis le précédent album, quand jamais plus de deux ans n'avaient jusqu'alors séparé deux disques. Et si le groupe, très solide, est le même depuis 1995, Dirk Schlächter (basse, chant) ne place plus aucune composition, lui qui signait volontiers les ballades ou les morceaux les plus épiques.
Pourtant, la vérité est ailleurs, et je l'ai (enfin) découverte en écoutant le disque de la seule façon possible : avec toute mon attention, sans rien faire d'autre. Et là, pour citer l'ultime morceau de l'album, c'est la révélation!
L'album est bel et bien formidable, de bout en bout, mais surprend en allant puiser à la source d'une des références/camaraderies musicales les moins connues de Kai Hansen (après Iron Maiden, Judas Priest et même Angra) : Blind Guardian ! À savoir, un groupe au songwriting unique et ciselé, entre le speed metal et le metal progressif, habitué à casser le sempiternel schéma d'écriture riff/couplet/refrain/solo, et qui ose dérouter l'auditeur tout en le guidant avec bienveillance et... majesté ! L'écriture est ici tellement ambitieuse et libre qu'elle en devient forcément plus exigeante. Mais si on se donne la peine et le temps d'en ressentir la puissance et la richesse, quel cadeau ! Des intro menaçantes, des accélérations fulgurantes et inattendues, des chœurs lyriques, des ponts vertigineux, et chaque fois, des surprises de rythme, mélodie, refrain, solo et même thématiques (les vampires de "Blood Religion").
Un album hors norme au sens le plus excitant du terme : inattendu, unique, créatif, sans limite.
vendredi 8 août 2025
GAMMA RAY DISCOGRAPHY (7) - No World Order ! (2001)
Pour le reste, on revient à l'organisation typique des albums de speed power metal en général (mais délaissée par Gamma Ray depuis Land Of The Free) en particulier, avec une alternance très équilibrée (et ici particulièrement exaltante) de morceaux rapides (Dethrone Tyranny", "Solid", d'hymnes fédérateurs ("Heaven Or Hell", "Eagle", "Damn The Machine"), de riffs enflammés ("New World Order", Fire Below"), et, en conclusion, une longue et belle ballade ("Lake Of Tears").
Un album sans surprise, certes, mais sans défaut. Une réussite, encore une fois, ornée de la plus belle pochette du groupe.
GAMMA RAY DISCOGRAPHY (6) - Powerplant (1999)
GAMMA RAY DISCOGRAPHY (5) - Somewhere Out In Space (1997)
jeudi 7 août 2025
GAMMA RAY DISCOGRAPHY (4) - Land Of The Free (1995)
mercredi 6 août 2025
GAMMA RAY DISCOGRAPHY (3) - Insanity And Genius (1993)
GAMMA RAY DISCOGRAPHY (2) - Sigh No More (1991)
lundi 4 août 2025
GAMMA RAY DISCOGRAPHY (1) : Heading For Tomorrow (1990)
mardi 29 juillet 2025
TRIPLE FEATURE
TRIPLE FEATURE : Métamorphoses féminines fantastiques et tragiques
THE SUBSTANCE, de Coralie Fargeat (2023)
Il y a d'abord la promesse d'un spectacle visuel fascinant et délirant — mais aussi potentiellement malaisant —, avec cette affiche en gros plan sur un iris oculaire dédoublé ou cette autre sur un corps moribond grossièrement couturé : c'est fabuleux et dérangeant à la fois, comme une créature féérique dégénérée ou une fiancée de Frankenstein abandonnée.
Il y a ensuite le plaisir de revoir enfin Demi Moore, dont on est amoureux depuis "Ghost" (1990), mais qu'on avait un peu perdue de vue depuis la tête rasée et les biceps saillants de "G.I. Jane" (1997) ; un plaisir cependant teinté d'une certaine gêne, puisqu'on sait que la belle s'est empêchée de vieillir, de coups de bistouri, dans le visage et les seins, en cures successives d'amour éperdu de jeunes hommes émerveillés (Ashton Kutcher avait douze ans quand "Ghost" est sorti). Qu'à cela ne tienne, c'est justement de cette image que l'actrice va bravement jouer, jusqu'à l'horreur la plus insupportablement écœurante, pour dire combien le regard des autres est la blessure la plus profonde et avilissante qu'on puisse subir.
Car c'est bien d'horreur qu'il va être question ici : l'horreur de son corps qu'on observe, qu'on scrute, qu'on juge jusqu'à la détestation, l'horreur de son corps qu'on perfectionne jusqu'à l'autodestruction, l'horreur de son corps qu'on maltraite, qu'on rejette, qu'on triture, qu'on saccage, pour le prix dérisoire d'une admiration éphémère et pour le bonheur vain d'être la plus belle en ce royaume.
Et quand sa monstruosité devient telle qu'elle en est presque irregardable, c'est dans un murmure déchirant qu'Elisabeth Sparkle, ex-Blanche-Neige devenue vieille sorcière tordue, puis créature difforme cauchemardesque, supplie :
"I'm still here".
Une allégorie folle et furieuse du respect de soi et de son intégrité morale et physique, une critique fulgurante du star-system et du male gaze, entre horreur organique et féminisme hardcore, entre thriller et conte de fées, entre David Lynch et les frères Grimm, entre "La mouche"et "Showgirls".
lundi 28 juillet 2025
mardi 22 juillet 2025
lundi 30 juin 2025
dimanche 29 juin 2025
jeudi 26 juin 2025
mercredi 7 mai 2025
L'ALBUM DE LA SEMAINE (35) : "Pink Bubbles Go Ape" - HELLOWEEN
C'est une réputation catastrophique (et imméritée) qui salit cet album : successeur des iconiques classiques KEEPER OF THE SEVEN KEYS, premier disque sans le démissionnaire et fondamental Kai Hansen et avec son calamiteux remplaçant Roland Grapow, et trois (interminables) années d'attente pour le trouver enfin dans les bacs — la faute à Rod Swallwood, manager et âme damnée d'Iron Maiden, qui, sentant le dangereux potentiel de rival du groupe, le signa pour lui couper les ailes ; mission accomplie : un procès avec le précédent label, un album juridiquement bloqué et un producteur totalement hors sujet. Car c'est surtout là que tout va mal sur PINK BUBBLES GO APE : cette production légère (comme une bulle rose) qui dénature tragiquement les finalement excellentes compositions du disque. "Kids Of The Century", aux jolies paroles en signal d'alarme écologique, ouvre magistralement le disque, et les titres rapides ("Someone's Cryin'", "The Chance") sont brillants. Michael Weikath se fait tristement discret à la composition ("Number One", un des meilleurs titres de l'album, et l'anecdotique "Heavy Metal Hamsters"), et même les titres moins inspirés ("Mankind", "Goin' Home") ont de beaux moments. Pas de véritable erreur ("I'm Doing Fine, Crazy Man" s'annonce d'abord catastrophique, puis se rattrape !) et un authentique chef d'œuvre : "Your Turn", magnifique power ballade, écrite et portée par le fabuleux Michael Kiske, intouchable héros du métal, ici au sommet des dieux. On se prend alors à rêver à ce qu'en auraient fait les deux Tommy (Hansen & Newton), qui ont produit tous les autres albums des citrouilles, de 1985 (WALLS OF JERICHO) à 1998 (BETTER THAN RAW). Et, puisqu'on en est à rêver, autant oublier cette épouvantable pochette, et fantasmer celle de, disons, Boris Vallejo ?
















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