mercredi 2 mars 2016

L'ALBUM DE LA SEMAINE (29) : "The Neon God, Part 1" - W.A.S.P.

Celui-là n'est pas une révélation, plutôt une redécouverte. J'avais acheté les deux Neon God pour leur ressemblance conceptuelle avec le formidable Crimson Idol, mais je les avais finalement moins écoutés et je n'en avais pas percé tous les secrets.
Je les ai réécoutés ces derniers temps pour une raison un peu spéciale. J'ai envie depuis longtemps de réaliser un montage avec Phantom Of The Paradise, et je sais qu'il me faut une chanson de W.A.S.P. pour l'accompagner. Pourquoi ? Parce que les personnages des chansons ressemblent à ceux du film : injustement maltraités jusqu'à basculer dans la folie meurtrière et l'auto-destruction, en quête de gloire et de reconnaissance jusqu'à y perdre leur âme (et que les hurlements sataniques de Blackie Lawless sont les mêmes que ceux du Phantom dans ses pires moments de folie meurtrière et de désespoir sanguinaire).
Mais je me suis finalement avoué vaincu. Impossible de trouver une chanson aussi tragique, grand guignol, fantastique, baroque que le film. Je veux dire, il faut pouvoir monter à la fois les poursuites en accéléré façon Benny Hill et le suicide éternel de Winslow !
Mais mes recherches m'ont amené à me replonger dans les disques de W.A.S.P. de manière assez obsessionnelle, et c'est ce Neon God Part 1 méconnu qui s'est imposé (#).
Après une ouverture classique à la Tommy (anthologie de tous les thèmes du disque en version instrumentale ; les thèmes sont tous mémorables, donc forcément, ça rend bien ;), et un morceau très court de transition (il y en a plusieurs sur l'album, de moins d'une minute, tous très simples et très bien écrits, souvent acoustiques, avec une ligne vocale répétée comme une complainte), Blackie attaque sur un "Wishing Well", sympa et efficace, mais qui ne sera qu'un prélude au fabuleux "Sister Sadie", gros morceau de bravoure du disque, largement au niveau du "Chainsaw Charlie" de The Crimson Idol, auquel on pense souvent.
"The Rise", qui donne son titre au disque, est un morceau court, mais plein d'émotion, avant le classic-WASP "Asylum #9", très réussi, tout comme "X.T.C. Riders" un peu plus loin.
"The Red Room Of The Rising Sun" fait figure de rareté avec son B3 Hammond inattendu (en hommage au "House Of The Rising Sun" des Animals ?).
Habitué des ballades désespérées, Blackie signe ici sa plus déchirante avec "The Raging Storm", qui conclut magistralement le disque, et qui arrivait en tête de liste de mes chansons préférées pour le montage. A égalité avec "What I'll Never Find", plus classique, mais bien crève-cœur aussi.
Bref, un disque très inspiré et maîtrisé, qui ne mérite ni sa petite réputation, ni de disparaître dans l'ombre de son glorieux modèle écarlate.
Pour ma part, j'ai fini par préférer The Neon God.

Cliquez sur l'image pour écouter "The Raging Storm"


(#) La seconde partie est un bon disque, mais moins marquant, à l'exception du monumental "The Last Redemption", 14 minutes d'une sorte de résumé étincelant du double album et de ses thèmes les plus marquants.