jeudi 27 décembre 2012

L'ALBUM DE LA SEMAINE (16) : "The Wicked Symphony" - AVANTASIA & "The Neon God" - W.A.S.P.

Que reste-t-il deux après de The Wicked Symphony de Tobias Sammet, proclamé à l’unanimité de moi-même, meilleur album du monde et unique album à emporter sur une île déserte ? (#)
Tout simplement un disque exceptionnel, d’une inépuisable richesse, sans défaut et sans égal.
Sans égal ?
Malheureusement non, plus maintenant.
Car entretemps, un autre Immortel a défié l’ami Tobi sur son sol sacré : l’infâme et sublime Blackie Lawless !



Après le choc originel de The Crimson Idol, c’est au tour de son petit frère de hanter mes oreilles : The Neon God, double album au concept similaire, mais qui explore plus profondément encore les traumatismes de l’enfance qui donnent naissance à la quête obsessionnelle et autodestructrice de la fortune et de la gloire. Plus sombre encore que The Crimson Idol, moins facile d’accès aussi, The Neon God n’est pourtant pas le copiage honteux et inutile de son fabuleux modèle. Les ressemblances sont incontestables à tous les niveaux (compositions, rythme, cohérence…), mais pourquoi chercher à contester l’authentique plaisir de retrouver un artiste/groupe au sommet de son inspiration et de son ambition ? The Neon God est un album puissant, riche et sans faiblesse. A l’exception peut-être de la voix de Blackie Lawless, qui, pour être toujours multiple et protéiforme, n’est plus aussi étincelante que par le passé.

Alors verdict ? Blackie ou Tobi ?

Et bien, l’ultime combat reste à mener, puisque Tobias Sammet a finalement décidé de donner un successeur inattendu et inespéré à Wicked Symphony : The Memory Of Time, annoncé pour mars 2013 !
Mais le Noiraud Sans Loi, après trente années de tonnerre, est toujours dans l’arène, puisque son dernier album Babylon (2010), malgré une durée un peu frustrante (39 min au compteur, dont deux reprises dispensables) et un concept un peu fruste, est peut-être mon préféré de tous ! Et notre héros tout de noir vêtu a retrouvé sa splendeur vocale !

mercredi 7 novembre 2012

HIGHLANDER - LA SERIE

Attention, SPOILER : la série Highlander a pris un sacré coup de vieux.
Des méchants de pacotille ("Ahaha, car c'est moi qui ai tué ta femme il y a cent soixante douze ans!") aux scénarios téléphonés ("Tu n'as pas combattu depuis trop longtemps, laisse-moi y aller à ta place" - alors que notre héros est évidemment bien plus fort), des effets spéciaux bon marché (les pneus et les phares de la même voiture qui explosent trois fois pendant le quickening) aux jeux d'acteurs encore un peu guindés (Stan Kirsch, dont un bonus DVD montre le bout d'essai, comme pour se défendre d'avoir mal choisi), rien ne tient vraiment la distance et fait plutôt ressembler Highlander à un Dr Quinn, femme-médecin avec des épées.
Mais alors, d'ou vient ce délicieux charme désuet qui s'en dégage ?
Des combats au sabre joliment chorégraphiés (et exécutés avec habilité et crédibilité par les acteurs eux-mêmes) ? Des chansons de Queen, très datées mais à l'émotion étrangement intacte ? Des très jolis seins d'Alexandra Vandernoot, que la co-production française ne dissimule pas sous la douche ? Du personnage très Sam Beckett de Duncan MacLeod, demi-dieu maudit à qui Adrian Paul prête son charme à la Gene Kelly ?
Oui, un peu de tout ça ; mais surtout, de toutes les promesses que la série saura tenir en allant intelligemment et courageusement jusqu'au bout d'un concept sans originalité : l'immortalité.

Voir aussi : Hulk - la série.

mardi 16 octobre 2012

L'ALBUM DE LA SEMAINE (15) : "Pump" - AEROSMITH

C'est un drôle de lien qui m'unit à Pump.
Il m'a fallu nombre de rencontres, esquives, déceptions  espoir, envies pour enfin tomber amoureux. Mais le hard rock lascif et gouailleur d'Aerosmith a fini par me toucher au coeur. Plus encore, le principal défaut du groupe à mes oreilles est finalement devenu l'ingrédient essentiel de sa magie : l'incontrôlable Steven Tyler, tellement débordant d'énergie qu'on l'imagine pirouettant devant son micro.  Pas en reste, l’impénétrable Joe Perry balance ses riffs et ses solos avec un feeling et une facilité de pistolero. Une alchimie parfaite pour un album parfait.

samedi 15 septembre 2012

L'ALBUM DE LA SEMAINE (14) : "The Crimson Idol" - W.A.S.P.

Comment un album pareil a-t-il pu m'échapper pendant toutes ces années ? Bien sûr, je connais W.A.S.P. de nom (et de vue : les pommettes, les bottes à franges et la B.C. Rich Warlock de Blackie Lawless avaient depuis longtemps marqué mon imaginaire de rocker prépubère), j'ai entraperçu quelques singles (le classique "L.O.V.E. Machine"), mais, sans remords ni rancune, la vraie rencontre n'avait jamais eu lieu.
Pourtant, à sa sortie en 1992, ce Crimson Idol m'avait attiré comme le chant d'une sirène satanique : j'étais fou (et je le suis toujours, même si plus raisonnablement) de son genre de rock opera, dont l'ensemble des titres déroule une histoire cohérente.
Dans le cas de Crimson Idol, la réussite ne vient pas tant de son sujet, plutôt très classique (un musicien surdoué et sociopathe en quête désespérée et insatiable d'une gloire autodestructrice) et finalement très similaire à nombre d'oeuvres rock aussi abouties (The Wall de Pink Floyd, Streets de Savatage, et surtout la trilogie du Scarecrow de Tobias Sammet).
Mais c'est surtout à un petit frère de Tommy que The Crimson Idol ressemble le plus (Pete Townshend est d'ailleurs remercié dans le livret pour l'inspiration et les encouragements à aller jusqu'au bout du projet) : personnages déjantés (The Gypsy Queen, qui, à défaut de dépuceler le héros, lui tire les cartes ; le producteur "Chainsaw" Charlie, une sorte d'Uncle Ernie qui aurait pris la tête d'une major compagny ; Jonathan lui-même, The Invisible Boy, que la mort tragique de son frère aîné fait disparaître aux yeux et au coeur de ses parents inconsolables de la perte du fils préféré), obsession du miroir comme alter ego schizophrénique, thème musical récurrent et réorchestré tout au long du disque (le déchirant "Love Set Me Free", qui rappelle immanquablement le "See Me, Feel Me" de Tommy à son père), et même, un "Welcome To The Show" adressé par le héros à ses idolâtres, qui ouvre le long titre de conclusion.
Artisan quasi unique de ce grand oeuvre (il en assure l’écriture, la production, les guitares, la basse, les claviers et toutes les voix), Blackie Lawless investit chaque note, chaque mot, chaque personnage d'une sincérité rageuse et habitée, comme si sa vie en dépendait.
Et puis enfin, surtout, il y a cette voix : tour à tour âpre, profonde, possédée, rugissante, mélancolique, hurleuse, suppliante, tourmentée, viscérale, c'est elle qui transfigure cet album essentiel et le rend définitivement inoubliable.

En bonus, un fond d'écran Phantom Of The Paradise/W.A.S.P. (1280 x 692) :


samedi 18 août 2012

L'ALBUM DE LA SEMAINE (13) : "Dr. Feelgood" - Mötley Crüe

Pete Townshend pourrait peut-être expliquer le rock 'n' roll, mais Mötley Crüe pourraient certainement expliquer comment une bande de sales gosses débraillés, queutards et incontrôlables, musiciens limités mais businessmen avisés, a pu devenir une infernale machine de rock sans sortir autre chose que des albums de heavy glam rock oubliables dont ne restent que deux ou trois singles banalement efficaces.
Sauf peut-être sur ce "Dr. Feelgood".
A côté de quatre très gros singles qui tiennent leurs promesses ("Dr Feelgood", "Kickstart My Heart", "Same Ol' Situation", "Dont Go Away Mad"), les autres titres font moins figure de remplissage que d'ordinaire, en particulier le salé "She Goes Down" et la sucrée "Time For Change", ballade plus réussie que la mièvre "Without You", où la voix de Vince Neil se révèle plus irritante que jamais. Et la production somptueuse de Bob Rock (également producteur de l'album le plus maîtrisé de Bon Jovi (Keep The Faith) et le plus accessible de Metallica (Black Album)) confère cette fois au Crüe un son bien gras et bien lourd, faisant quasiment passer l'anodin Mick Mars pour Warren DeMartini.
Pour le reste, ça joue fort, ça joue mal, mais la classe et l'énergie sont là, et le charme agit.
And the chicks are great, comme disait encore l'ami Jeff Bebe.

En bonus, un fond d'écran perso, que j'ai réalisé parce que je n'arrivais pas à en choisir un parmi ces sublimes Tshirts de Mötley !






mardi 14 août 2012

L'ALBUM DE LA SEMAINE (12) : "Circle Of The Oath" - Axel Rudi Pell


Depuis quatorze ans et huit albums (et je ne parle que des albums enregistrés avec le monumental Johnny Gioeli), Axel Rudi Pell sort inlassablement et sans la moindre tentative de se réinventer, le même disque (concept, pochette, mélodies, paroles, autoréférences, riffs, solos, etc). Et pourtant, il réussit immanquablement l'époustouflant tour de force de ne jamais s'autoparodier ni sombrer dans un lassant radotage.
Cette fois encore, donc, un nouveau trésor dans le coffre des amateurs de l'univers d'Axel Rudi Pell, et même plus, puisqu'avec l'épique World Of Confusion, pourtant annoncé comme un sommet d'autocitation un peu grossier, avec ses références explicites à Masquerade Ball (titre, mélodie, paroles), Axel Rudi Pell s'offre le luxe de nous balancer encore une fois, après tout ce temps, un véritable chef d'oeuvre de puissance et d'émotion.
Il n'y a peut-être "pas de lendemain de l'Autre Côté" (The Masquerade Ball), mais il y a de l'avenir pour Axel Rudi Pell sur son chemin tout tracé !

dimanche 12 février 2012

L'ALBUM DE LA SEMAINE (11) : "The X Factor" - Iron Maiden

Commençons par ne pas entrer dans la polémique Bruce Dickinson/Blaze Bayley : l'ami Blaze est un excellent chanteur à la profonde voix d'outre-tombe, qui fait le très bon boulot qu'on attendait de lui au micro de la Vierge de Fer et qui se défend avec honneur contre l'oppressant fantôme de son flamboyant prédécesseur.
Pour le reste, les compos sont somptueuses et parfaitement maîtrisées, et Steve Harris, cette fois seul maître à bord et mastermind incontesté, est particulièrement inspiré.
Le seul défaut de ce X Factor (parce qu'il y en a un) vient de sa production, assurée pour la première fois par Steve Harris himself (volonté manifeste de reprendre le contrôle d'un groupe dont on ne donnait pas cher de la peau à l'heure du départ de Dickinson), qui relègue la voix au second plan et affaiblit ainsi la musique de Maiden, faisant passer à tort ce disque, qui aurait dû être un des meilleurs du groupe, pour un passage à vide.