mardi 24 novembre 2009

NOËL CHEZ LES MUPPETS

Pour se faire rêver avant l'heure (même si c'est carrément l'heure dans les magasins), on aime bien regarder des films de Noël dans notre bibliothèque et devant notre poële (pour ceux qui connaissent, je prends avec notre intérieur les mêmes libertés que Pascal Thomas avec le centre de Nantes et Ron Howard avec le premier arrondissement de Paris) et se chauffer le coeur et les pieds.

Aujourd’hui, c’était Noël chez les Muppets (The Muppet Christmas Carol) de Brian Henson, une adaptation joliment fidèle (dans le texte) et joyeusement décalée (dans la mise en scène) du conte de Noël de Charles Dickens. Délicieux mélange de marionnettisme et de filmisme, Noël chez les Muppets réussit le pari de rendre touchante cette histoire tellement connue (Michael Caine dans le rôle de Scrooge y est pour beaucoup) et d’amuser les grands enfants avec le ton et l’imagerie muppet à laquelle on est libre de ne pas accrocher.
Personnellement, on ne pourrait pas me décrocher.










Pour les fans, les affiches muppets détournées :







A noter : Jim Henson, le créateur des Muppets, de Labyrinth et de Dark Crystal est décédé le 19 mai 1990 et sa Jim Henson Creature Shop est maintenant la boutique de son fils Brian.

vendredi 20 novembre 2009

THE CIRCLE : à balles réelles

Dans Le bon, la brute et le truand, Blondin déclare à Tuco : « le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un revolver chargé et ceux qui creusent. »

Depuis Keep The Faith (1993), premier véritable virage vers une musique plus adulte, plus maîtrisée, plus diversifiée et, osons-le dire, moins enthousiasmante, les disques de BJ peuvent se ranger dans ces deux mêmes catégories. En effet, certains albums sont de véritables déflagrations de rock, presque sans temps morts, guitares agressives et voix conquérante ; les autres ne décollent pas, la faute à une production trop lisse ou des compositions trop soporifiques.

The Circle fait partie de la première catégorie, aux côtés de Crush et de Have A Nice Day.

A l’instar de ces deux opus, The Circle met les choses au point dès le titre d’ouverture : «We Weren’t Born To Follow» marche dans les traces des meilleurs morceaux de BJ, «Born To Be My Baby», «It's My Life» ou «Have A Nice Day». De même «Work For The Working Man» ravive le souvenir de «Livin' On A Prayer», avec sa ligne de basse presque identique et ses paroles prolétaires à la Springsteen, les docks, le chômage, les grèves.
Puis les morceaux s’enchaînent au rythme des guitares affûtées de Richie Sambora et des fûts malmenés de Tico Torres. La voix de Jon Bon Jovi, si elle n’a pas (et n’aura sans doute plus jamais) la splendeur de New Jersey ou Keep The Faith, a (le plus souvent) la force qui lui manquait sur les disques les plus transparents du groupe.

Seul impair de l’album, la ballade «Live Before You Die», parfaite illustration de ce que BJ fait maintenant de plus ennuyeux, piano plaintif, cordes envahissantes et voix mielleuse. Mais là où BJ nous livrait sur Bounce et Lost Highway quatre ou cinq de ces indigestes sucreries, The Circle (comme Have A Nice Day) ne s’apaise que le temps de ce seul morceau, vite oublié, pour repartir de plus belle.

Comme un revolver chargé.

dimanche 15 novembre 2009

LOST HIGHWAY

A la veille de recevoir le nouvel album de BJ, il est temps de se pencher à nouveau sur le cas de Lost Highway, son prédécesseur maudit, l’album fantôme de BJ. Fantôme parce que pour la première fois dans notre histoire (à BJ et moi, je veux dire), je n’ai pas su l’aimer et je m’en suis désintéressé. Et attention, on parle relation de groupe à groupie ; j’aime tout ce que fait BJ, je suis d’accord avec tout ce que dit BJ, et je veux les fringues et les cheveux de BJ (moins maintenant peut-être, mais un récent retour de flammes pour les films d’Arnold Schwarzenegger m’empêche de jeter sur ce passé un regard véritablement blasé). Et là, je n’ai écouté le disque qu’une dizaine de fois, et encore d’une oreille vite inattentive. Et pourquoi ?
D’abord, parce que là où Have A Nice Day réaffirmait la personnalité rock de BJ, Lost Highway révèle plutôt un caractère folk («Whole Lot Of Leavin’»), parfois country («Everybody’s Broken», «One Step Closer»), qui, sans être déplaisant, commence par faire sourire, puis agace, pour finalement lasser.
Ensuite, parce que les guest stars venus d’ailleurs (à savoir la pop très sucrée ou le rap rock) rendent ce disque bancal et trop ouvertement destiné à séduire un public le plus large possible. (Et attention, vous lisez les mots de quelqu’un qui possède (et écoute !) les trois premiers disques de Britney Spears, deux albums de Pink et qui confesse une indulgence coupable pour Ricky Martin). Ainsi, comme Def Leppard dans le rien moins que convaincant Songs From The Sparkle Lounge, qui invite le sympathique mais très cow-boy Tim McGraw, BJ reçoit en ses murs (qui vibrent beaucoup moins pour l’occasion) LeAnn Rimes, Hillary Lindsey et Big & Rich, qui co-écrivent les titres et pour qui BJ diminuent notablement le volume des amplis et la force de cogne sur les fûts.

Heureusement, l’ami John Shanks, déjà producteur et co-auteur de Have A Nice Day, a repris sa place et dynamite tout de même quelques titres finalement drôlement séduisants : « Lost Highway » est ses hey, hey, très Desmond Child, «Summertime» et son riff tranchant, «You Want To Make A Memory», ballade pour une fois originale, «Any Other Day» au refrain entêtant, «The Last Night», vrai melodic rock tel que BJ le fait le mieux…

Donc un album en demi-teinte, pas vraiment raté mais un peu dispensable, dont l’écoute reste agréable mais laisse une impression d’ennui discret.