"Les Chroniques de Sarah Connor" se situe chronologiquement (si tant est que cela signifie quelque chose pour la saga Terminator ;)) entre T2 et T3. John Connor a seize ans, une maman ultra-protectrice, des difficultés à se faire des amis, des envies de solitude, de fuite et d'abandon face à son avenir. Un ado ordinaire, finalement. Oui, sauf qu'il a à ses trousses des machines à tuer infatigables et invulnérables.
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"Les chroniques de Sarah Connor" est une réussite, à tous points de vue.Le plot, d'abord, qui répond à tout ce qu'on a pu (perfidement, mais judicieusement) objecter à la cohérence de l'antagonisme humains/machines (un exemple parmi d'autres, celui de Big Bang Theory : pourquoi Skynet n'envoie-t-il pas un Terminator pour aider le premier ?). En effet, dans la série, les Terminators sont plusieurs, avec chacun une mission spécifique pour préparer l'avènement des machines (et pas seulement pour tuer John), et les Résistants aussi, pour les en empêcher. En contrepartie, les Terminators sont (un peu) plus faciles à abattre que les cyborgs des films.
La réalisation est à la hauteur : les effets spéciaux, forcément moins nombreux qu'au cinéma, sont convaincants, les dialogues bien écrits, les histoires bien troussées, les scènes d'action, poursuites et baston bien rentre-dedans.
Et les acteurs sont parfaits : Léna "Cersei Lannister" Headey incarne une Sarah Connor, aussi déterminée qu'égarée, treillis et débardeur, colt 45 chargé à la ceinture, colère rentrée en bandoulière, incapable d'aimer son fils comme elle le voudrait, incapable de se détourner d'un destin dont elle ne veut pas ; John Dekker est très bien aussi en John Connor, plus proche d'un apprenti Rick Deckard que du sale gosse de T2, Brian Austin Green est (comme toujours) parfait en soldat du futur viril et charismatique, et Summer Glau, puisqu'on parlait d'elle, est renversante en Terminatrice énigmatique et implacable.
Revenos à la chanson de Noël, maintenant.
"Samson And Delilah" hante la scène d'ouverture du premier épisode de la seconde saison, et disons-le tout net : c'est la meilleure scène d'ouverture de saison que j'aie jamais vue (à l'exception peut-être de celle du pilote de Lost). Des images sèches, violence et ralentis, pas de dialogues, juste la chanson, en intégralité, comme si les mots de mort chantés par une Shirley Manson sépulcrale disaient tout. Et c'est le cas : les paroles annoncent l'étrange amour de John et Cameron, désir et honte, méfiance et complicité, aventure et amertume. Merde, ç'aurait vraiment été la meilleure série du monde, si ça avait continué, non ?
Mais finalement, pourquoi Noël, après tout ça ?
Parce que "Samson And Delilah", c'est la Bible, et la bible, c'est Noël, non ?