mardi 26 août 2025
lundi 18 août 2025
GAMMA RAY DISCOGRAPHY (11) - Empire Of The Undead (2014)
En résulte un album un peu étrange, depuis sa pochette plutôt ratée, dans son concept et sa réalisation, jusqu'à sa production un peu pâlichonne, signée du seul Kai Hansen cette fois, et des compositions qui accusent le coup d'une inspiration un peu éclatée.
On y retrouve donc tout ce qui a fait le charme et la gloire de Gamma Ray, mais en plus transparent, comme un peu dénaturé ou affaibli, à l'image de son Fangface aux rayons X.
Ce sera l'album-testament du groupe, mais pour toujours undead dans son empire.
GAMMA RAY DISCOGRAPHY (10) - To The Metal ! (2010)
Land Of The Free II (2007) était à la fois un retour aux sources (Land Of The Free est le premier album avec Kai Hansen au micro) et la fin d'un cycle pour Gamma Ray, entre fougueux rêve de liberté et peur de la technologie aliénante.
Pour ce To The Metal!, le groupe revient aux fondamentaux, thématiquement — l'amour de la vie ("Time To Live", "Shine Forever") et de la musique ("To The Metal!") — et musicalement, avec des morceaux plus courts et plus directs ("Rise", "Deadlands"). Quelques belles surprises, quand même : le presque disco "Empathy", l'orgue furibard de "Chasing Shadows", le retour du héros Michael Kiske (le speed "All You Need To Know", à l'étonnant refrain pop) et des titres très personnels sur le deuil (Kai pour sa mère sur "Mother Angel", Dirk pour son père sur "No Need To Cry", dont il chante le pont), donnant au disque des allures de post-scriptum.
Un album bien fichu, un bon moment d'écoute, mais rien de vraiment exaltant.
Et si Land Of The Free II avait été en réalité un chant du cygne ?
GAMMA RAY DISCOGRAPHY (9) - Land Of The Free II (2007)
Mais heureusement, Kai Hansen a toujours l'intégrité et l'inspiration chevillées au corps : ce Land Of The Free II est non seulement une magistrale réussite, mais il est aussi très révélateur de l'état d'esprit de son créateur. Là où le premier opus chantait courageusement la quête d'une liberté de vivre et de penser et criait l'amour d'une planète Terre maltraitée, ce second volet est beaucoup plus pessimiste, comme si Kai Hansen avait eu besoin, à l'approche de la cinquantaine, de confronter l'idéalisme de ses jeunes années au triste constat d'un monde plus abîmé et déchiré que jamais.
Land Of The Free II s'ouvre sur le réveil de la conscience du héros de l'album originel ("Into The Storm") avant d'enchaîner sur une véritable déflagration de metal, d'une vélocité et d'une puissance rares (la triplette "From The Ashes"/"Rising Again"/To Mother Earth"), qui traduit parfaitement la fureur de son personnage (et de son auteur!). Peu de morceaux happy metal ("Real World") pourtant typiques du groupe (il n'y en avait pas non plus sur le premier, preuve de la cohérence des deux albums entre eux), pas de power-ballad non plus ("Farewell" était de toute façon assez désespérée dans son genre), plutôt des morceaux urgents et brutaux, parfaitement produits (la batterie tabasse et les guitares lacèrent comme jamais), jusqu'à la longue pièce "Insurrection", qui clôt le disque là où s'ouvrait Land Of The Free: sur la révolte, mais cette fois sans véritable espoir de victoire.
samedi 16 août 2025
GAMMA RAY DISCOGRAPHY (8) - Majestic (2005)
À l'exception d'un classique immédiat ("Fight") et d'un ou deux autres morceaux assez remarquables ("Condemned To Hell", "How Long"), il semble impossible de garder en tête les autres, au point que même après plusieurs écoutes, on ne peut en fredonner ni les refrains ni les riffs. Alors, quoi ?
Pourtant, tout a l'air d'être à sa place : la pochette est très réussie (Fangface fait son habituel sourire de dément, le Yin/Yang sur le front, dans un décor de planisphère taillé dans le roc) et les titres des chansons ("Strange World", "Spiritual Dictator", "How Long") sont fidèles aux thématiques du groupe (liberté, science-fiction, inquiétude technologique, (dés)espoir en l'humanité). L'inspiration ferait-elle, pour la première fois, défaut à Kai Hansen et à ses acolytes ?
Certes, quatre ans se sont écoulé depuis le précédent album, quand jamais plus de deux ans n'avaient jusqu'alors séparé deux disques. Et si le groupe, très solide, est le même depuis 1995, Dirk Schlächter (basse, chant) ne place plus aucune composition, lui qui signait volontiers les ballades ou les morceaux les plus épiques.
Pourtant, la vérité est ailleurs, et je l'ai (enfin) découverte en écoutant le disque de la seule façon possible : avec toute mon attention, sans rien faire d'autre. Et là, pour citer l'ultime morceau de l'album, c'est la révélation!
L'album est bel et bien formidable, de bout en bout, mais surprend en allant puiser à la source d'une des références/camaraderies musicales les moins connues de Kai Hansen (après Iron Maiden, Judas Priest et même Angra) : Blind Guardian ! À savoir, un groupe au songwriting unique et ciselé, entre le speed metal et le metal progressif, habitué à casser le sempiternel schéma d'écriture riff/couplet/refrain/solo, et qui ose dérouter l'auditeur tout en le guidant avec bienveillance et... majesté ! L'écriture est ici tellement ambitieuse et libre qu'elle en devient forcément plus exigeante. Mais si on se donne la peine et le temps d'en ressentir la puissance et la richesse, quel cadeau ! Des intro menaçantes, des accélérations fulgurantes et inattendues, des chœurs lyriques, des ponts vertigineux, et chaque fois, des surprises de rythme, mélodie, refrain, solo et même thématiques (les vampires de "Blood Religion").
Un album hors norme au sens le plus excitant du terme : inattendu, unique, créatif, sans limite.
vendredi 8 août 2025
GAMMA RAY DISCOGRAPHY (7) - No World Order ! (2001)
Pour le reste, on revient à l'organisation typique des albums de speed power metal en général (mais délaissée par Gamma Ray depuis Land Of The Free) en particulier, avec une alternance très équilibrée (et ici particulièrement exaltante) de morceaux rapides (Dethrone Tyranny", "Solid", d'hymnes fédérateurs ("Heaven Or Hell", "Eagle", "Damn The Machine"), de riffs enflammés ("New World Order", Fire Below"), et, en conclusion, une longue et belle ballade ("Lake Of Tears").
Un album sans surprise, certes, mais sans défaut. Une réussite, encore une fois, ornée de la plus belle pochette du groupe.