DOUBLE FEATURE : ANDROÏDES
MARS EXPRESS, de Jérémie PÉRIN (2023)
Une détective privée et son partenaire androïde enquêtent sur la disparition d'une jeune étudiante en technologie cybernétique, et découvre bientôt que les robots préparent une révolte. Bon, donc une histoire SF classique, entre BLADE RUNNER et WESTWORLD, interrogeant sur la conscience dans la machine et le complexe divin de l'humain ? Alors oui, et c'est déjà très bien, et même, ça suffirait, puisque l'animation et la mise en scène sont particulièrement dynamiques et poétiques, et que l'univers SF est authentique, sophistiqué et cohérent, plein de formidables idées et détails. Mais la vraie bonne surprise, c'est que c'est surtout un vrai bon film de privé désabusé, cynique et opiniâtre, et que, en plus, c'est une femme, ex-alcoolique, ex-soldat d'élite, et pas tout-à-fait ex-tout ça, en vrai. Un sacré bon personnage pour un film brillant, intelligent et passionnant.METROPOLIS, de Fritz LANG (1926)
D'abord, il y a cette androïde d'une beauté folle et qui donne à elle seule envie de voir le film, rien que pour la regarder bouger il y a cent ans de cela (le film a été tourné en 1926). Pas de déception, elle est aussi fascinante qu'on pouvait l'espérer, surtout magnifiée par les couleurs dorées et la musique eighties de Giorgio Moroder, qui a restauré, complété d'après archives, et surtout, (re)mis en musique cette œuvre hallucinatoire. Pour le reste, le film est à la hauteur de son mythe : des décors monumentaux et hantés — les machines souterraines et la ville mégalomane —, un savant fou hirsute — une sorte de Doc Brown flippant qui cherche à recréer en androïde sa femme disparue —, une égérie rebelle, mi-ange mi-démon — jouée par Brigitte Helm, absolument renversante, tantôt pantin désarticulé, tantôt héroïne christique, entre sensualité et perversité, regard exalté et corps mouvementé. Tout ça pour une histoire limpide et universelle de lutte des classes : les ouvriers, les damnés sous la terre, font fonctionner les machines infernales qui font vivre les nantis de la mégapole à ciel ouvert, sans se comprendre les uns les autres.
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