jeudi 3 avril 2025

JOUR 2 : DOUBLE FEATURE

 POST-WESTERN & CHASSE À L'HOMME 

VAMPIRES, de John Carpenter

Hard rock tendance Morricone, décors déserts et hostiles, personnages troubles et violents, survie à tout prix et loyauté chère payée, on est bien dans un film de John Carpenter. Mais là, encore mieux : on a des vampires, on a des effets spéciaux KNB, et surtout, on a un western ! Tous les films de Big John sont des westerns déguisés, enfants bâtards hors-la-loi de son amour de « Rio Bravo », mais cette fois, de la ville fantôme à la prison piégée, de la prostituée sans espoir au justicier sans états d’âme, ce sont tous les réjouissants clichés du western qui défilent ici. Si c’est parfois too much (Thomas Ian Griffith n’impressionne pas trop en maître vampire imbattable, rugissant et narquois, James Woods agace un peu en tueur irascible, poseur et rouleur de mécaniques), c’est surtout très très fun, avec des bons moments de bravoure (le piège dans l’ascenseur, le massacre dans le motel), et des grands moments d’émotion (l’enterrement désacralisé des partenaires perdus, la séparation avec promesse de traque mortelle des deux héros). Et, s’il ne fallait qu’une seule raison de regarder (et d’aimer) ce film, ce serait l’amour vicié et sublime qui naît entre Tony Montoya (étonnant Daniel Baldwin) et Katrina (renversante Sheryl Lee), toxique et apaisant comme un sommeil de mort.

APPORTEZ-MOI LA TÊTE D'ALFREDO GARCIA, 
de Sam Peckinpah 

Mexique miséreux, héros crasseux en perdition, destin meurtri et inéluctable, argent sale et toxique, on est bien dans un film de Sam Peckinpah. Post-western poussiéreux et indolent, traversé de violences choquantes, à coups de flingue, de machette ou de sexe, « Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia » est aussi et surtout une errance d’amour entre Benny, gringo déchu échoué au Mexique, et Elita, prostituée chanteuse, romantique et pragmatique. Warren Oates, l’un des frères Gorch de « La horde sauvage » (celui qui reprend en hurlant la gattling après la mort de Pike), est épatant dans le rôle de sa vie, amoureux désespéré et chasseur de prime maladroit (ou le contraire). D’abord comédie noire, puis road-trip sanglant et finalement tragédie, c’est le seul véritable film d’amour de Peckinpah (avec « Guet-Apens », peut-être), et c’est ce qui le rend inoubliable.



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