1. Emilie Jolie, par Philippe Chatel (1980)
Mon premier pop-opéra : l'écriture est de bout en bout d'une inspiration et d'une classe folles, chaque chanson offerte à son interprète comme un cadeau du ciel, Henri Salvador est impérial, au chant et à la narration, et l'histoire, aussi classique soit-elle (aidée par la petite fille, la sorcière cherche à devenir une princesse), est un hymne rêvé à l'enfance comme chemin fabuleux vers la plus grande aventure : grandir.
2. Il était une fois dans l'Ouest, par Ennio Morricone (1968)
Ma première bande originale d'Ennio Morricone, découverte sur les fulgurantes images du film, dans un cinéma presque désert, à dix ans, avec mon père. Ces deux heures et demi dans ce Far West magnifié me subjuguent et me marquent à jamais, sans que je ne comprenne rien à l'histoire ni à ce qui m'arrive, et l'album tournera sans s'arrêter sur la platine vinyle, puis dans le lecteur de cassettes, puis dans le lecteur CD, et dans le lecteur MP3.
3. Non homologué, par Jean-Jacques Goldman (1985)
Ce n'est évidemment pas l'album de ma découverte de la chanson française, mais c'est le vrai premier coup de foudre (en français dans le texte). "Je te donne", sorti l'année de mes huit ans, et classé n°1 au Top 50 pendant huit semaines d'affilée, me parle à tel point que j'en pleure littéralement quand il cède sa place au sommet. Le 45 tours, pour me consoler, puis l'album en cassette, avec "Je marche seul", "La vie par procuration", et le merveilleux "Pas toi", avant le futur chef-d'oeuvre "Entre gris clair et gris foncé" (1987).
4. Phantom Of The Paradise, par Paul Williams (1974)
Première rencontre avec ce qu'on appelle aujourd'hui le classic rock : Paul Williams y écrit une collection de chansons comme un véritable instantané du rock des vingt dernières années, et des vingt prochaines. Du rockabilly à la surf music, du piano bar au shock-rock, la bande originale de "Phantom Of The Paradise" est à l'image du film qu'elle accompagne, colore et transcende : un chef-d'oeuvre baroque, délirant, protéiforme et totalement maîtrisé.
5. Blaze Of Glory, par Jon Bon Jovi (1990)
La troisième rencontre musicale décisive (après Ennio et Jean-Jacques) : Jon Bon Jovi. Là encore par le biais d'un film, puisque "Blaze Of Glory" est un disque inspiré par le western méconnu (mais très bon) "Young Guns 2", et c'est mon fast pass vers le Melodic Rock.
6. Dr. Feelgood, par Mötley Crüe (1989)
Et puis viennent les sales gosses de Mötley Crüe, leurs tatouages, leurs bandanas, leurs cuirs, leurs jeans déchirés, leurs bottes à talons hauts, leurs choristes à gros seins et bas résille, leurs clips dans les boîtes de strip-tease, sur les Harleys, dans les bas-fonds d'un Hong-Kong de bazar, dans un univers post-apo fauché, sur un circuit de F1, en sky-diving... Et la musique dans tout ça ? Pas géniale, mais exactement ce qu'il me faut pour entrer de plain-pied dans le Hard Rock.
7. Trash, par Alice Cooper (1989)
Le malin Alice Cooper aura laissé son empreinte infernale sur tous les styles rock à la mode depuis 60 ans. Dans les années 80, il vend son âme à l'Archange du hit Desmond Child, qui lui promet en échange le meilleur des albums hard rock tendance mélodies au c(h)œur gros comme ça.
8. Edge Of Thorns, par Savatage (1993)
Piano, guitares, pochette, voix, paroles, tout me touche en plein cœur : c'est ma découverte du Power Metal, du Heavy Metal, du Metal Symphonique, du Metal Progressif, oui, oui, de tout ça à la fois, parce Savatage, c'est tout ça à la fois, et plus encore. Rétrospectivement, le plus fondamental de ce top.
9. Master Of The Rings, par Helloween (1994)
Mon premier coup de cœur speed-metal. En réalité, ce n'est plus vraiment (ou pas encore à nouveau) du speed-metal, ce "Master Of The Rings" étant finalement plutôt tranquille pour les citrouilles, qui avaient fait plus fort et plus vite avant le départ de Kai Hansen. Mais c'est quand même le porte d'entrée vers Gamma Ray et le "vrai" Helloween des "Keeper Of The Seven Keys".
10. Holy Land, par Angra (1996)
Le mariage inattendu et inespéré du speed metal, de la musique classique et la musique traditionnelle brésilienne : ça s'appelle du Metal Progressif, mais c'est surtout de la créativité sans limite. Un chef-d'oeuvre indépassable, même par le groupe lui-même.
Bonus
11. Imaginaerum, par Nightwish (2012)
Ma découverte tardive du Metal Symphonique, créé par le démiurge taciturne Tuomas Holopainen, transcendé par la diva Tarja Turunen, immortalisé par la gracile Annette Olzon, et déifié par la Valkyrie Floor Jansen.
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