La première émotion, c'est celle de l'événement : Def Leppard n'avait pas sorti de véritable nouvel album depuis 2002 (Yeah! en 2006 était un album de reprises, et Songs From The Sparkle Lounge en 2008, un drôle de collage disparate de chansons inégales et inattendues, ; bref, pas de trademark Def Leppard depuis 15 ans). Et franchement, après les déclarations de Vivian Campbell, qui admettait que les cinq musiciens habitaient aux quatre coins de monde et ne se voyaient que pour répéter avant un happening (l'intégralité de l'abum Hysteria joué à Las Vegas ou le mini-concert à la première de "Rock Of Ages") ou une tournée-souvenir (avec Poison en 2012 ou Kiss en 2014), la vérité se dessinait tristement : Def Leppard n'enregistrerait plus de nouvelles chansons.
Et voilà que cet album déboule dans les bacs, sans crier gare, avec un pré-single incendiaire, "Let's Go", sorte de mash-up de "Pour Some Sugar On Me" et "Let's Get Rocked".
Éponyme comme un album définitif et essentiel, Def Leppard est surtout un best-of de tout ce que le groupe sait faire le mieux, avec un son parfait et des compositions irréprochables. Alors oui, bien sûr, on peut leur reprocher de ne prendre aucun risque, de se reposer sur leurs glorieux acquis et de jouer pour leurs seuls fans. Mais n'est-ce pas ce qu'ils font depuis des années, restant, en ce sens, très honnêtes et cohérents ?
Devançant les critiques, Joe Elliott le disait lui-même : "Les gens attendent du Def Leppard, pourquoi leur donner autre chose ? AC/DC le fait depuis toujours, non ?"
Et en effet, à la première écoute, on le reçoit en pleine gueule : Def Leppard est de retour du futur, Doc !
Et puis, après quelques écoutes, l'enthousiasme retombe un peu et les faiblesses se font plus évidentes. Les ressemblances vraiment trop frappantes avec d'autres morceaux : "Dangerous" et "Promises" (Euphoria, 1999), "Man Enough" et "All Night" (Euphoria, 1999), "We Belong" et "Everyday" (X, 2002), "Wings Of An Angel" et "Foolin'" (Pyromania, 1984) ; plusieurs titres un peu trop bordéliques (merci, Phil Collen ;) : "Sea Of Love", "Energized"...
Reste finalement un album inespéré, plein de beaux moments (les lead vocals des cinq Léopards sur "We Belong", la ballade acoustique "Last Dance"), de bon vieux rock bien retro (années 80, pas années 50, Marty) ("Invicible", "All Time High"), et de plaisir de retrouver des bons copains qu'on connaît tellement bien qu'on se raconte toujours les mêmes trucs.
samedi 16 janvier 2016
mercredi 13 janvier 2016
KURT RUSSELL (1) : Les années Carpenter
Après des apparitions, adolescent, dans des séries télé, souvent westerns (Chapparal, Laredo (sans rire : j'ai vu l'épisode, j'étais dingue de Laredo), Gunsmoke, mais aussi le fugitif, Hawaï Police d'Etat...) et quelques dessins animés (Disney Parade, Rox et Rouky), Kurt Russell explose en 1981 dans le politico-futuriste New York 1997 du maître de la SF crade et iconoclaste John Carpenter : il y est magistral dans le rôle du minéral outlaw borgne Snake Plissken, sorte de cow-boy heavy metal perdu dans un monde qui ne lui ressemble plus et dont il ne veut pas faire partie, mortellement contraint d'exécuter une mission qu'il ne met pourtant pas grand cœur à réussir.
Puis c'est le terrifiant The Thing, du même Carpenter, thriller glacial, horrifique et organique, un chef d'oeuvre du genre, qui n'est pas sans rappeler un certain Hateful Eight, pour son climat oppressant, gore et paranoïaque. Pas étonnant que Tarantino ait diffusé le film à l'équipe de son nouveau western pour leur montrer où il voulait en venir (avant de projeter quelques extraits de Disney Parade avec Kurt Russell pour faire marrer tout le monde, Russell le premier).
En 1986, quelques films moins mémorables plus tard, Kurt Russell crée pour John Carpenter un nouveau personnage culte, l’inénarrable Jack Burton de Big Trouble In Little China, maladroit, macho, grossier, querelleur, prétentieux et... hilarant : voir à ce titre sa participation inutile à la bagarre finale, plié en quatre et coincé sous le corps du tueur qu'il vient de poignarder assez traîtreusement...
Ensuite, ce sont deux comédies musclées pas déplaisantes à la fin des années 80, qui auraient dû lui assurer définitivement une place dans les Expendables (Tequila Sunrise avec Mel Gibson et Michelle Pfeiffer en 1988, et surtout Tango & Cash avec Sylvester Stallone en 1989),
une romcom sympa avec sa femme Goldie Hawn, pour lequel il a gardé le débardeur échancré jusqu'aux hanches de Jack Burton (Un couple à la mer en 1987),
et les années 90 le voient devenir plus sage (sage comme Gandalf, pas sage comme Martine) et choisir des (bons) rôles de héros à l'américaine, le légendaire marshall moustachu Wyatt Earp de Tombstone, le brave pompier de Backdraft, le colonel patriote McNeil de Stargate, l'analyste intello de Ultime décision (avec un autre oublié des Expendables, le bas-du-front et gros-du-bras Steven Seagal, impayable dans le Machete de Robert Rodriguez).
En 1996, Kurt Russell retrouve John Carpenter pour la suite/remake de New York 1997, Los Angeles 2013, dont il co-écrit le scénario : Snake a toujours la haine, il fait toujours la gueule, il ne faut toujours pas le chercher, même si cette fois, il fait craquer Valéria Golino (qui n'y survivra pas) et il fait même un high five avec Peter Fonda ! Snake qui se fait des potes, on aura tout vu !
En 1997, il trouve son meilleur rôle des années 90 dans Breakdown de Jonathan Mostow (futur réalisateur de T3 : le soulèvement des machines), étonnant thriller fauché et très bien troussé, où Kurt Russell est parfait de virilité modeste et d'héroïsme ordinaire.
Suivra le méconnu Destination : Graceland, pour lequel il ré-endosse le rôle d'(un sosie d')Elvis pour un braquage à Las Vegas (aux côtés du revenant Kevin Costner), comme un rappel de son premier film avec Carpenter en 1979, Elvis.
A l'aube des années 2000, la boucle Carpenter est bouclée.
dimanche 10 janvier 2016
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