mardi 31 mars 2015

VISIONS (5) : Le Bossu de Notre-Dame / Ghost Love Score

Le principe :
entremêler 
un film
et
une chanson
qui se complètent.

Vision (5)
LE BOSSU DE NOTRE-DAME / NIGHTWISH

Victor Hugo par Disney, il fallait oser. L'écrivain de la misère humaine et de la détresse sociale, par le studio de la féerie chantante et du rêve bleu. Le résultat est une fresque flamboyante, ensorcelée par la beauté frémissante d'Esmeralda (bien plus sexy que les princesses ordinaires), virilisée par l'héroïsme gouailleur de Phoebus, possédée par la folie destructrice de Frollo (qui, bien que dévot, n'en est pas pour autant l'homme d'Eglise du roman, respect religieux à l'américaine oblige), et fracassée par la fureur rédemptrice de Quasimodo (à la fois ange déchu et super-héros, agilité surnaturelle et bestialité latente, comme un Daredevil de cathédrale).
Bon, peut-être que j'exagère, mais sous les mélodies épiques et déchirantes, mélancoliques et farouches de "Ghost Love Score", le chef d'oeuvre absolu de Nightwish, c'est comme ça que je le vois :

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Et profitez-en pour revoir le live à Buenos Aires, avec une Floor Jansen divine et sauvage comme une valkyrie :


dimanche 29 mars 2015

TOP TEN : Les chansons qu'on devrait pas aimer quand on aime le metal (mais qu'on aime quand même)

10. JOHN MILES - Music
Pompeux et agaçant pour les uns, épique et magistral pour les autres. Et vous ?


9. THE POLICE - Every Breathe You Take
Le meilleur de Police, tout en feeling, la guitare pas trop reggae-isante, la voix pas trop haut perchée, impec.


8. BACKSTREETS BOYS - Incomplete
Merci à Mahie pour celle-là, je n'aurais jamais osé croire que j'aimerais les Backstreet Boys ! Et pourtant, j'adore ! Ces voix, ces harmonies, parfait !


7. RADIOHEAD - No Surprises
Un morceau absolument ensorcelant, par un groupe qui ne me touche pas vraiment par ailleurs.


6. CARLY RAE JEPSEN - Call Me Maybe
Pour (presque) citer Audiard, "ce n'est pas parce que 660 millions de mecs font la même connerie, que c'est pas une connerie."
Là, je trouve que c'est pas une connerie. Regardez la (très chouette) vidéo, et contribuez au futur milliard de vues sur youTube (ce qui ne détrônera pas Psy et ses 2 milliards de GanGnam Style) !


5. A-HA - Hunting High And Low
Trente ans après, les années 80 mortes et enterrées, le clip de "Hunting High And Low" me rappelle mes 8 ans, le Top 50, les clips jamais en entier, les 45 tours qui grattent, le plaisir est intact.


4. TOM McRAE - 2nd Law
Je n'ai pas de mots pour celle-là. Ou ceux de Nightwish : "Shudder before the beautiful".


3. THE FRAY - How To Save a Life
Ultra-connu, mais c'est mérité. A redécouvrir !


2. SIA - Breathe Me
Merci pour celle-là à "Six Feet Under", une série que je n'ai pourtant pas tant aimée, mais au final inoubliable, avec une version longue de "Breathe Me".


1. COLDPLAY - Fix You
Première place incontestée pour cette merveille de Coldplay, d'habitude un peu sucré, mais ici flamboyant.




VISIONS (4) : Titanic / Breathe Me

Le principe :
entremêler 
un film
et
une chanson
qui se complètent.

Vision (4)
TITANIC / SIA

Vous vous rappelez de ça ? Je sais, c'était il y a presque vingt ans, mais quand même, vous devez vous rappeler. Si,si : il y avait ceux qui trouvaient que Leonardo DiCaprio n'était pas spécialement bon acteur. Et aussi ceux qui ne donnaient pas cher de son avenir. Et il y en avait même pour penser qu'il avait été choisi parce que c'était un petit mec de seconde zone qui coûtait moins cher que le paquebot maudit. Mais tout le monde était plus ou moins d'accord pour s'inquiéter du risque de l'effet Mark Hamill. Qu'est-ce qu'on peut bien faire après "Titanic" ?
Ça fait sourire aujourd'hui, quand on pense à son travail avec Scorsese (cinq films quand même), Spielberg, Eastwood, Tarantino, qui ne sont pas du genre à choisir un acteur parce que ça fait bien de l'avoir.
Mais ça fait surtout sourire parce que Leonardo DiCaprio est tellement parfait dans son rôle d'aventurier courageux et amoureux de la frissonnante Kate Winslet qu'on finit par oublier que l'iceberg va, tôt ou tard, surgir dans la nuit.
En bande-son, "Breathe Me" de Sia, une chanson de douleur et de résignation, tragique comme la fin d'un amour.

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VISIONS (3) : Rocky / American Noise

Le principe :
entremêler 
un film
et
une chanson
qui se complètent.

Vision (3)
ROCKY / SKILLET

Dans le premier film, Rocky n'est pas, comme on l'a souvent dit, l'incarnation du rêve américain (il faut se rappeler qu'il perd le match contre Apollo Creed !).
C'est juste un type ordinaire, un peu cabossé, un peu perdu, fatigué d'attendre sa chance, et qui hésite même à la saisir quand elle lui est offerte. Parce qu'il redoute de ne pas être à la hauteur, parce qu'il n'est pas sûr de la mériter, parce que, même s'il n'a pas grand chose à perdre, c'est peut être déjà trop.
En bande originale, pas d'American Dream non plus, mais un American Noise, une chanson de Skillet sur les espoirs et les regrets, la peur de l'avenir et les rêves du passé.
Ne ratez pas le regard mi-admiratif mi-incrédule d'Apollo vers un Rocky qui se relève de tous les coups, malgré les "Stay down ! stay down !" désespérés de son petit entraîneur Mikey.
C'est ce regard qui parle mieux que tout le reste du personnage de Rocky.

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dimanche 22 mars 2015

RAMBO : Remembrance Day

Je viens de revoir Rambo pour la, quoi, trentième fois, peut-être (mais première fois depuis dix ans, au moins). Et comme souvent avec les films intelligents, celui-là ne me parle plus aujourd'hui de la même façon.
Oh, Sylvester Stallone y est toujours aussi bouleversant de violence animale et d’humanité asséchée (Sly est un grand acteur, celui qui te dira le contraire est fou).
Et je suis toujours secoué par la bêtise brutale et ordinaire des flics qui malmènent jusqu'au naufrage un Rambo déjà à la dérive.
Et je suis toujours touché par sa gentillesse quasi enfantine quand il croit avoir retrouvé son dernier frère d'arme survivant, et par le chagrin glacé qui le saisit quand l'annonce de sa mort brise en lui le dernier lien qui le rattachait à la vie.
Mais quand Rambo redevient cette machine de guerre impossible à stopper, et que rien, ni la colère ni la vengeance, ne semble plus pouvoir justifier la violence systématique et dépassionnée qu'il déchaîne sur la ville, c'est finalement le malaise qui l'emporte sur la compassion.
Et quand, enfin, vaincu par sa propre folie sanguinaire, il se blottit en larmes dans les bras du colonel Trautman, comme un enfant terrifié qui se débat dans son cauchemar, c'est toute sa détresse de bête blessée qui s'abat sur moi.

Si Richard Crenna n'est pas extraordinaire dans son rôle d'instructeur d'élite dépassé par sa créature (on se prend à rêver à Kirk Douglas, sollicité pour le rôle (1)), mention spéciale en revanche à Brian Dennehy, encore une fois parfait, qui transcende son personnage de shérif bouseux et bas du front, pour en faire un type pragmatique et lucide, empêtré dans son (très personnel) sens du devoir, sa colère coupable et son respect inavouable envers ce Rambo insaisissable et égaré.

Et un beau "Fuck you" à tous ceux qui se sont toujours moqués de ce personnage, désespéré comme une vie gâchée.

En complément, la chanson d'Iron Maiden sur le traumatisme des vétérans :




(1) Kirk Douglas avait donné son accord, à la seule condition que Trautman, finalement effaré d'avoir créé un monstre désormais inapte à vivre parmi les hommes, abatte Rambo à la fin du film. Comme le dit Douglas dans ses mémoires : "Ils auraient fait moins de millions de dollars avec les suites, mais au moins, le film aurait été honnête." Même si je reconnais que l’exécution de Rambo aurait eu du sens (si on considère la dimension certainement autodestructrice de son baroud), j'aime toujours beaucoup la dernière séquence, qui voit John Rambo menotté et escorté par Trautman, au milieu des policiers et habitants, qui se demandent encore comment cet homme a pu leur infliger ça. 
Et je n'aime toujours pas les suites qui ont fait des millions de dollars ;)

mardi 17 mars 2015

VISIONS (2) : Mulan / Ever Dream

Le principe :
Entremêler 
une chanson
et 
un film
qui se complètent.

Vision 2
MULAN/NIGHTWISH

D'abord, il y a les vertigineuses chevauchées sauvages dans les neiges hostiles des montagnes de Chine.
Et puis, il y a le redoutable Shan-Yu, dangereux et fascinant comme un démon.
Et surtout, il y a Mulan, belle jusqu'à la honte, courageuse jusqu'au sacrifice, l'amour au bord du cœur, encombrée de sa féminité qu'elle porte comme un fardeau dans un monde qui ne sait pas quoi faire d'elle.
En bande-son, "Ever Dream" de Nightwish, gorgée de romantisme épique et tragique.

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