vendredi 3 novembre 2017

SOIRÉE 2 FILMS (8) - Concept "Clint Réalisateur"

1) "Le retour de l'Inspecteur Harry"
Quatrième épisode de la saga, et le seul réalisé par Clint himself, qui ne voulait plus jouer le rôle, mais qui a pourtant proposé le projet à Warner, alors en difficulté financière, pour renflouer les caisses - quelle classe, ce Clint !
On reconnaît le style du maître dans l'histoire bien dark de femme violée et vengeresse, qui joue du revolver sur ses agresseurs et en prend aussi plein la gueule pendant la poursuite finale - séquence étonnante dans un carrousel désaffecté qui prend des allures assez cauchemardesque -, le féminisme un peu sadique de Clint n'étant un mystère pour personne ! Masochisme bien connu aussi, puisque, comme souvent dans ses réalisations, il passe aussi lui-même un sale quart d'heure entre les mains des trois brutes bien déchaînées, il en perd même son fameux Magnum 44 !
Heureusement, la légende controversée du justicier réac est bien entretenue par les séquences un peu gratuites, mais toujours réjouissantes, de défourraillage sur voyous, et surtout, la réplique culte : "Go ahead, make my day."
Un bon Clint, un bon Inspecteur Harry, un peu vieillot, mais sympa.

2) "Josey Wales, hors-la-loi"
Les avis sont partagés sur le plus beau western de Clint.
Pour rappel : L'homme des hautes plaines en 1972, très inspiré des Sergio Leone, mais poussé un peu plus loin dans le sadisme et le mystère du personnage ; Josey Wales, hors-la-loi en 1976, destiné à Philip Kaufman, mais remercié par la Warner et remplacé au pied levé par Clint après quelques jours de tournage ; Pale Rider en 1985, avec Clint en prêcheur fantomatique ; Impitoyable en 1992, ultime testament du réalisateur au genre.
Bon, ils sont tous essentiels dans la carrière de Clint, et pour le western en général.
Alors, le plus beau ?
Alors, pour moi, c'est Pale Rider, voilà. Mais aujourd'hui, parlons de Josey Wales.
Ça commence comme une histoire de vengeance classique : une bande de nordistes sanguinaires assassine la femme et le fils du fermier Josey Wales, incendie sa ferme et le laisse pour mort, le visage ouvert en deux d'un coup de sabre. À son réveil, Wales n'est plus que le fantôme de lui-même, il apprend à tirer, s'engage dans l'armée confédérée et massacre du yankee en espérant tomber un jour sur ses agresseurs.
Classique, mais efficace.
D'accord, sauf que ça, c'est seulement le premier quart d'heure.
Parce que, là-dessus, la guerre prend fin, et les confédérés doivent déposer les armes.
Ce que Josey Wales refuse de faire. Et de soldat impitoyable, il devient hors-la-loi recherché et mis à prix.
Et c'est à ce moment que le vrai film commence, et c'est une drôle d'histoire, au bon sens du terme. Poursuivi d'un peu partout, Josey Wales ne s'enfuit pas vraiment, ne cherche pas vraiment à éviter les ennuis, et n'essaie pas vraiment de s'en sortir vivant. Et, en plus, ramasse malgré lui sur son chemin tous les rebuts et les laissés-pour-compte d'une société déchirée qui tente tant bien que mal d'oublier et de se reconstruire : un vieux chef indien malicieux et désabusé, une Indienne violentée, maladroite et obstinée, une jeune fille et sa grand-mère, seules rescapées d'une famille de pèlerins massacrés par les Comancheros, et quelques piliers du dernier bar d'une ville-fantôme. Et c'est cette bande de loqueteux déracinés, qui, entre deux flinguages, va redonner à Josey un désir de paix qu'il croyait éteint en lui.
Et une nouvelle famille à protéger.
Bref, une sorte de conte biblique déguisé en western, comme Clint les affectionne.



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