C'est une réputation catastrophique (et imméritée) qui salit cet album : successeur des iconiques classiques KEEPER OF THE SEVEN KEYS, premier disque sans le démissionnaire et fondamental Kai Hansen et avec son calamiteux remplaçant Roland Grapow, et trois (interminables) années d'attente pour le trouver enfin dans les bacs — la faute à Rod Swallwood, manager et âme damnée d'Iron Maiden, qui, sentant le dangereux potentiel de rival du groupe, le signa pour lui couper les ailes ; mission accomplie : un procès avec le précédent label, un album juridiquement bloqué et un producteur totalement hors sujet. Car c'est surtout là que tout va mal sur PINK BUBBLES GO APE : cette production légère (comme une bulle rose) qui dénature tragiquement les finalement excellentes compositions du disque. "Kids Of The Century", aux jolies paroles en signal d'alarme écologique, ouvre magistralement le disque, et les titres rapides ("Someone's Cryin'", "The Chance") sont brillants. Michael Weikath se fait tristement discret à la composition ("Number One", un des meilleurs titres de l'album, et l'anecdotique "Heavy Metal Hamsters"), et même les titres moins inspirés ("Mankind", "Goin' Home") ont de beaux moments. Pas de véritable erreur ("I'm Doing Fine, Crazy Man" s'annonce d'abord catastrophique, puis se rattrape !) et un authentique chef d'œuvre : "Your Turn", magnifique power ballade, écrite et portée par le fabuleux Michael Kiske, intouchable héros du métal, ici au sommet des dieux. On se prend alors à rêver à ce qu'en auraient fait les deux Tommy (Hansen & Newton), qui ont produit tous les autres albums des citrouilles, de 1985 (WALLS OF JERICHO) à 1998 (BETTER THAN RAW). Et, puisqu'on en est à rêver, autant oublier cette épouvantable pochette, et fantasmer celle de, disons, Boris Vallejo ?
mercredi 7 mai 2025
L'ALBUM DE LA SEMAINE (35) : "Pink Bubbles Go Ape" - HELLOWEEN
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