Avant que les tristes sires bien-pensants qui censurent en croyant changer le monde ne vous frappent à nouveau, je voudrais vous dire merci :
Merci pour Colombe, sa petite robe si merveilleusement courte et décolletée, et son charme délicatement érotique, qu'il faudra bientôt juger inacceptable;
Merci pour Kesina, sensuelle, courageuse et lucide dans cette Afrique post-coloniale vénéneuse et corrompue, qu'il faudra bientôt juger raciste;
Merci pour James, à jamais seul dans sa forêt hostile, avec son amour inespéré et son héroïsme désuet, qu'il faudra bientôt juger ridicule ;
Merci pour Kay McCloud, agent de (pare-)choc, que j'ai adoré reconnaître et retrouver dans "Spirou et la gorgone bleue", qu'on a donc déjà jugée anti-féministe.
Merci de m'avoir fait rire, grandir, rêver, fantasmer.
Merci pour toujours, et pardon pour cette époque rigoriste et frigide, dans laquelle je me reconnais chaque jour un peu moins.